Depuis
le conclave d' IMZIZOU, le mouvement s' est éclaté
en dialoguistes, anti-dialoguistes et reconciliateurs
DOCUMENT
DE REJET DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE DU 08/04/2004
(
Aile
dialoguiste
)
PREAMBULE
L'assassinat prémédité du jeune GUERMAH
Massinissa dans l'enceinte de la brigade de gendarmerie de Béni Douala et
l'enlèvement des collégiens d'Amizour a été l'injustice de trop. La jeunesse,
éprise des idéaux de justice et de liberté, ébranlée dans sa conscience, s'est
soulevée contre l'arbitraire d'un pouvoir mafieux et assassin, corrompu et
corrupteur, rompu aux pratiques diaboliques qui a réprimé dans le sang et
l'impunité totale la révolte populaire engendrant plus d'une centaine de morts
et des milliers de blessés par balles réelles, dont des handicapés à vie.
De la situation tragique du printemps noir 2001 est né le mouvement
citoyen des Archs, un mouvement autonome d'essence démocratique et résolument
pacifique respectueux du pluralisme politique, émanant des profondeurs de la
société et de la diversité culturelle du peuple algérien, porteur de
revendications citoyennes légitimes contenues dans la plate forme d'EL-Kseur
explicitée à Larbaâ Nath Irathen. Cette dernière constitue la condition sine qua
non pour la mise en ouvre d'un véritable processus démocratique marquant la
rupture avec ce système mafieux et assassin. Devant une situation de
statu quo politique et économique, le pouvoir maffieux et assassin continue
d'ignorer les cris de détresse du peuple algérien et principalement de la
jeunesse dont le seul et ultime moyen d'expression de son ras-le-bol devant tant
de mépris et d'indifférence des gouvernants reste l'émeute quand ce n'est pas le
recours à l'exil ou au suicide. Ce même pouvoir coupable d'avoir réprimé dans le
sang des révoltes citoyennes légitimes comme celles de la Kabylie et d'autres
régions du pays avec des méthodes dignes des états coloniaux en recourant à
l'emprisonnement massif et l'assassinat de dizaines d'innocents organise encore
une fois une élection présidentielle pour se donner un semblant légitimité
internationale en se livrant à son exercice favori d'illusionniste trichant pour
offrir au monde une image d'un régime démocratique et républicain. Il est
utile de rappeler que ni les renforts de CRS et de gendarmerie, ni le
recrutement de faux électeurs, ni même l'utilisation de produits chimiques n'ont
ébranlé la volonté et la détermination de la population à faire barrage à
l'élection de la honte du 30 mai 2002. Au contraire, par cet affront, le pouvoir
maffieux et assassin a, malgré lui, contribué à l'émergence d'une conscience
citoyenne qui s'est traduite par une mobilisation citoyenne sans précédent. La
crise de confiance entre le citoyen et les gouvernants est à son apogée.
INTRODUCTION
Les élections en Algérie dont l'organisation n'obéit à
aucune norme universelle aboutissent immanquablement à des résultats qui n'ont
jamais reflété la volonté de la population et qui ne traduisent nullement les
aspirations réelles et légitimes du peuple algérien. Au lieu d'améliorer les
conditions de vie humiliantes de larges pans de la société se détériorant
d'année en année et de répondre aux revendications émanant des profondeurs de la
société telles que la liberté de s'organiser, la justice, la réparation du déni
identitaire et linguistique, le pouvoir maffieux et assassin, au fil des
explosions sociales successives réprimées dans le sang et face aux camouflets
électoraux n'a cessé de multiplier et de perfectionner les techniques de fraude
pour une crédibilité factice. Depuis le coup de force contre-révolutionnaire
de l'été 1962, ayant transformé le rêve de liberté et de prospérité du peuple
algérien en cauchemar jusqu'à l'élection alibi d'octobre 2002, énième tromperie
électorale, les chiffres et les gagnants de toutes ces loteries électorales sont
connus d'avance. Aujourd'hui une fois de plus, le peuple algérien est convié à
une autre mascarade électorale le 8 avril 2004 pour la « réélection » d'un
président candidat désigné par les responsables en chef de la hogra et
concepteurs de la décadence sociale, économique, identitaire et culturelle. Son
rejet, à l'instar des élections législatives et locales de mai et octobre 2002
scelleront définitivement le divorce politique et institutionnel entre les
populations meurtries et le régime dictatorial et placera la plate forme
d'El-Kseur explicitée à Larbaâ Nath Irathen en unique alternative salutaire au
chaos pensé et exécuté par les sphères invisibles du pouvoir épaulées par les
rentiers de la politique. La multiplication et la diversité de candidatures
d'hommes appartenant à de soit disant courants politiques d'obédiences
différentes puis les alliances régressives dictées par les parrains du système
en vue de sauver un scrutin sans crédit et dont la population est exclue ne font
que renforcer la conviction du mouvement citoyen quant à son option du rejet
sans appel des élections du 8 avril 2004 pour mieux entrevoir et cerner l'avenir
à travers l'application de la plate forme d'El-Kseur.
LE REJET :
POURQUOI ?
Depuis l'indépendance, le régime totalitaire et dictatorial a
régulièrement convoqué le peuple algérien aux urnes qu'il prend soin de
transformer à chaque occasion en boîtes de Pandore occultant la volonté
populaire et les besoins vitaux des citoyens. Doit-on attendre encore des
décennies et continuer à subir les affres de ce pouvoir mafieux et assassin,
alors que la société algérienne a atteint un stade de maturité politique exprimé
à maintes reprises par des manifestations publiques pacifiques diverses à
travers le territoire national exigeant la prise en charge des revendications
démocratiques, historiques et socio économiques ? Face à ces revendications
légitimement exprimées, le régime rentier et anti-démocratique n'a opposé que
mutisme et mépris tout en institutionnalisant la hogra, l'impunité, l'injustice
et la corruption comme mode de gestion.
A- AU NIVEAU POLITIQUE : Dans
les pays où la pratique démocratique est ancrée au sein de la société et des
institutions de l'Etat, le vote constitue le reflet réel du choix du peuple basé
sur des programmes répondant à ses aspirations contrairement au système politico
administratif algérien qui désigne des candidats au nom d'un certain consensus
en porte à faux de la volonté populaire. De ce fait, les élections ne
peuvent point être considérées comme un corollaire de la pratique démocratique
saine, en toute évidence elles ne sont qu'un artifice permettant au système
politique de perdurer tout en donnant l'illusion de changement en usant de
subterfuges pour dévoyer l'instauration d'un processus démocratique effectif.
Faut-il encore rappeler que la fraude a entaché toutes les consultations
électorales validant même les scrutins de la honte de l'année 2002 rejetés
totalement par la population. Les indus élus, dont la participation au
scrutin de la honte du 10 octobre 2002 a eu pour conséquence directe
l'assassinat de jeunes et l'emprisonnement de citoyens et délégués du mouvement
citoyen par le pouvoir maffieux et assassin, ont poussé la provocation à son
comble par leur comportement causant d'énormes préjudices à la population
(mépris des citoyens, hogra, passe droits). Affichant au grand jour leur
opportunisme honteux, ces serviteurs valets « indus élus » sans vergogne ni
dignité, faisant fi de tout scrupule, s'accrochent à ces postes leur assurant le
partage des dividendes matériels. Pour affiner la fraude et tromper
l'opinion nationale et internationale, le pouvoir mafieux et assassin, fidèle à
sa duplicité, feint d'afficher sa disponibilité à garantir les conditions de
réussite de ces élections en plantant le décor habituel du scénario par
l'annonce de la révision de la loi électorale, l'invitation à grandes pompes des
observateurs internationaux et l'installation d'une commission « indépendante »
de surveillance des élections. Avons-nous le droit d'accorder la caution
citoyenne légitimante à cette mascarade électorale pour en assurer la légitimité
des résultats pourtant connus d'avance ? Accepter d'aller à ces élections
dans de pareilles conditions équivaut à sauver le système moribond en fin de
règne en hypothéquant ainsi à jamais l'alternative démocratique et républicaine.
Les différents clans au pouvoir, en squattant les institutions de Etat, ont
concocté une constitution sur mesure loin de refléter les aspirations
démocratiques et les réalités historiques et naturelles du peuple algérien pour
ériger un système de corruption à façade démocratique qui se renforce davantage
par l'organisation d'élections alibi. Aujourd'hui, plus que jamais
l'alternative citoyenne s'impose d'elle-même, la solution doit s'inscrire dans
le cadre d'une perspective démocratique réelle et républicaine, par la mise en
place de nouveaux mécanismes de fonctionnement garantissant au peuple le droit
de participer effectivement, à travers son libre choix, à la gestion et à
l'édification d'un état fort, moderne et ouvert sur l'universalité et
l'humanité. La plate forme d'El-Kseur, scellée et non négociable explicitée
à Larbaâ Nath Irathen, héritière de celle de la SOUMMAM a pour perspective un
changement radical du système, lequel changement restituera au peuple ses droits
légitimes confisqués. Son application, conformément au document de mise en
ouvre, induira implicitement la promotion pleine et entière de la citoyenneté en
rupture définitive avec les pratiques honnies du passé.
B- EN MATIERE
SOCIO-ECONOMIQUE
Le régime, de par sa nature totalitaire et ses pratiques
anti-démocratiques et de corruption a généré un système rentier négateur de
création de richesses étouffant ainsi toute initiative citoyenne et l'émergence
du génie populaire accentuant par là la marginalisation et l'exclusion sociale
sous toutes ses formes. La misère sociale conjuguée à un désarroi total
oblige les citoyens, quand ils ne choisissent pas le suicide pour mettre fin à
leurs souffrances car ne pouvant plus supporter un quotidien angoissant, à
recourir à des pratiques dégradantes (mendicité, prostitution.) pour pouvoir
subsister. Cette crise sociale des plus alarmantes n'empêche pourtant pas ce
pouvoir d'organiser un simulacre d'élections à coups de milliards dont la seule
finalité est de se maintenir afin de sauvegarder ses privilèges. Comment
participer à des élections orchestrées par un pouvoir rentier qui oppose la
terreur et la mort à un peuple qui ne revendique que ses droits légitimes
élémentaires ? Aussi, à toute manifestation ou expression pacifique des
citoyens, ce pouvoir répond par des répressions féroces et sanglantes. A-t-on
oublié les évènements d'octobre 1988 ou ceux tout récents du printemps noir 2001
durant lesquels ce pouvoir a assassiné froidement nos enfants par centaines et
fait des milliers de blessés par balles réelles, dont des handicapés à vie ?
Doit-on continuer à observer passivement ce pouvoir déchaîner toute sa haine
contre une jeunesse qui refuse la soumission et l'arbitraire ? Dans sa fuite en
avant, le pouvoir, après chaque hécatombe, n'affiche que mépris et arrogance
envers la population. En tout état de cause, le rejet de toute échéance
électorale va nous amener à dépasser cette impasse imposée par un pouvoir qui
n'a cure de la promotion citoyenne, de l'expression politique basée sur le
respect des règles démocratiques universelles et de l'épanouissement socio
économique et culturel de la société. Aujourd'hui, nul argument n'est
recevable pour faire admettre une participation à une énième farce électorale
dont l'objectif n'est que la perpétuation d'un système rentier. Ces élections ne
peuvent ni faire avancer la démocratie, encore moins atténuer la misère sociale.
Il est donc évident que seules les forces profitant du partage de la rente
et n'ayant pour but qu'une réforme de façade du système soutiennent une énième
mascarade électorale qui ne conférera qu'une pseudo légitimité à l'institution
présidentielle leur permettant tout juste d'assurer un rôle de sous-traitants
directs ou indirects du pouvoir.
CONCLUSION
Le dénuement social et
la misère culturelle et intellectuelle subis par les citoyens algériens ne sont
pas la conséquence de leur imprévoyance ou de leur paresse personnelles mais le
résultat d'une politique de la terre brûlée choisie par le système maffieux qui
a entre les mains les destinées de ce pays depuis son indépendance à ce jour. La
détresse et le désarroi, le manque de repères et la désespérance ont transformé
le jeune algérien, dans le meilleur des cas, en émeutier, et dans le pire, en
candidat à l'exil ou au suicide. Le scrutin présidentiel n'est qu'un artifice du
pouvoir pour organiser sa propre alternance, c'est-à-dire pour perpétuer les
souffrances du peuple algérien, les assassinats, le déni identitaire et la
rapine des richesses du pays. Le mouvement citoyen des aarchs, d'essence
démocratique et résolument pacifique se reconnaît dans les vertus d'un dialogue
réel et responsable comme moyen de règlement de toute crise. En répondant aux
multiples appels des représentants de l'Etat à la mise en ouvre de la plate
forme d'El-Kseur pleine et entière, seul objectif du mouvement, le pouvoir
maffieux et assassin a été mis devant le fait accompli pour assumer ses
engagements. Cependant ce dernier a montré ses limites et son manque de
volonté politique à satisfaire la plate forme d'El-Kseur en suggérant
unilatéralement comme seule alternative de soumettre l'officialisation de
Tamazight au référendum populaire quitte à diviser le peuple algérien, ce que,
de toute évidence, le mouvement citoyen conçoit comme une insulte. Par
ailleurs, le mouvement citoyen qui pose le préalable de la satisfaction de la
plate forme d'El-Kseur explicitée à Larbaâ Nath Irathen avant toute consultation
électorale est déterminé à contrecarrer toute velléité de leur organisation et
considère ainsi toute participation comme un acte de haute trahison. Enfin,
partant du principe que le rejet des élections est un point nodal dans la
logique de sa lutte pacifique pour la concrétisation des aspirations populaires,
le mouvement citoyen s'engage à ouvrer de concert avec les forces saines qui
partagent ses idéaux pour l'édification d'un véritable projet de société
démocratique.
ULAC SMAH ULAC ULAC L'VOT ULAC LE COMBAT CONTINUE TOUS
ENSEMBLE NOUS VAINCRONS
Bounouh les 12 et 13 février
2004
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